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Soutenance de thèse - Elena Tosi Brandi :"Design de l’expérience sensible. Une philosophie des sens pour le design et la création"

 

La soutenance aura lieu le samedi 13 octobre 2018, à 9h30 à l’Ecole Nationale Supérieure de création industrielle - Les ateliers Saint Sabin (salle Charlotte Perriand), 48 rue Saint-Sabin, 75011 Paris

Le jury sera composé de :

Roberto Casati (Directeur de thèse), EHESS
François Azambourg (Codirecteur de thèse), ENSCI- Les Ateliers
Emmanuel Arielli, Universita IUAV Venezia
Malika Auvray, CNRS
Sumiko Oé-Gottini, Arts et Design - Villa Kujoyama
Sophie Péne, Université Paris Descartes
Emmanuele Quinz, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
Nicolas Thely, Université de Rennes
 

 

Abstract :

Cette thèse interroge le dialogue théorique et pratique entre les sens et le design. En éclairant les échanges qui s’instaurent entre les sciences contemporaines de la perception et les nouvelles approches sensorielles du design, elle laisse apparaître un paradigme inédit de la création et de la cognition. Elle montre qu’un modèle de design sensible émerge sous l’impulsion de nouveaux modèles cognitivistes de la perception, qui vient transformer les domaines de la création. Les arts plastiques investissent les sens corporels, amplifiés par les technologies ; l’architecture remet en cause la tradition visiocentrée de l’espace, et s’ouvre une conception spatiale de type atmosphérique. À la frontière de ces mouvements, surgit un paradigme du design focalisé sur la relation tangible et multisensorielle entre l’homme et le monde de l’artificiel. Grâce à la réhabilitation des sens pragmatiques, les théories antidualistes de la perception, en conjonction avec les sciences cognitives et les technologies numériques, inspirent la conception d’artefacts orientés vers l’engagement corporel et les relations matérielles. L’obsolescence du modèle des cinq sens permet de revisiter scientifiquement des phénomènes comme les synesthésies, la plasticité perceptive et les correspondances sensorielles. Le dépassement de l’idée de sens entendus comme des organes récepteurs, conduit à considérer les aspects immatériels de la perception, tels que l’expressivité et l’intentionnalité attribuées aux choses. Dans ce contexte, cette thèse explore la manière dont la sensorialité redevient un sujet de recherche et de création. Entre philosophie, psychologie expérimentale et histoire de l’art et du design, elle interroge le modèle rationaliste du design et montre que l’émergence de ce nouveau paradigme est motivée par l’exigence de s’affranchir du modèle industriel guidé par la relation visuelle et fonctionnelle de la forme et des usages. Suivant un cheminement non nécessairement linéaire, la recherche se concentre sur les moments clés et les figures majeures du dialogue entre design moderne et théories des sens, et montre que ce dernier, engagé depuis la Renaissance, n’a cessé d’alimenter les relations entre perception et arts du disegno.

 

 

La soutenance aura lieu le samedi 13 octobre 2018, à 9h30 à l’Ecole Nationale Supérieure de création industrielle - Les ateliers Saint Sabin (salle Charlotte Perriand), 48 rue Saint-Sabin, 75011 Paris

Le jury sera composé de :

Roberto Casati (Directeur de thèse), EHESS
François Azambourg (Codirecteur de thèse), ENSCI- Les Ateliers
Emmanuel Arielli, Universita IUAV Venezia
Malika Auvray, CNRS
Sumiko Oé-Gottini, Arts et Design - Villa Kujoyama
Sophie Péne, Université Paris Descartes
Emmanuele Quinz, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
Nicolas Thely, Université de Rennes
 

 

Abstract :

Cette thèse interroge le dialogue théorique et pratique entre les sens et le design. En éclairant les échanges qui s’instaurent entre les sciences contemporaines de la perception et les nouvelles approches sensorielles du design, elle laisse apparaître un paradigme inédit de la création et de la cognition. Elle montre qu’un modèle de design sensible émerge sous l’impulsion de nouveaux modèles cognitivistes de la perception, qui vient transformer les domaines de la création. Les arts plastiques investissent les sens corporels, amplifiés par les technologies ; l’architecture remet en cause la tradition visiocentrée de l’espace, et s’ouvre une conception spatiale de type atmosphérique. À la frontière de ces mouvements, surgit un paradigme du design focalisé sur la relation tangible et multisensorielle entre l’homme et le monde de l’artificiel. Grâce à la réhabilitation des sens pragmatiques, les théories antidualistes de la perception, en conjonction avec les sciences cognitives et les technologies numériques, inspirent la conception d’artefacts orientés vers l’engagement corporel et les relations matérielles. L’obsolescence du modèle des cinq sens permet de revisiter scientifiquement des phénomènes comme les synesthésies, la plasticité perceptive et les correspondances sensorielles. Le dépassement de l’idée de sens entendus comme des organes récepteurs, conduit à considérer les aspects immatériels de la perception, tels que l’expressivité et l’intentionnalité attribuées aux choses. Dans ce contexte, cette thèse explore la manière dont la sensorialité redevient un sujet de recherche et de création. Entre philosophie, psychologie expérimentale et histoire de l’art et du design, elle interroge le modèle rationaliste du design et montre que l’émergence de ce nouveau paradigme est motivée par l’exigence de s’affranchir du modèle industriel guidé par la relation visuelle et fonctionnelle de la forme et des usages. Suivant un cheminement non nécessairement linéaire, la recherche se concentre sur les moments clés et les figures majeures du dialogue entre design moderne et théories des sens, et montre que ce dernier, engagé depuis la Renaissance, n’a cessé d’alimenter les relations entre perception et arts du disegno.

 


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