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Soutenance de thèse - Charlotte Hauser - "Subordination in French Sign Language : nominal and sentential embedding"

 

La soutenance aura lieu lundi 16 décembre à 15h à l’Université Paris Diderot, Bâtiment Olympes de Gouges (08 place Paul Ricoeur, 75013 Paris) en salle 153, 1er étage

Le jury sera composé de :

Natasha Abner (Université du Michigan

Markus Steinbach (Université de Göttingen)

Chiara Branchini (Université Ca’Foscari, Venise) 

Hamida Demirdache (Université de Nantes)

 

Subordination in French Sign Language : nominal and sentential embedding

Abstract

In this dissertation, we aim at investigating the syntactic complexity of LSF. We start with the well studied (in other sign languages) case of relativization strategies, which instantiates both subordination and recursive embedding. These properties have repeatedly been argued to be at the heart of human languages ; hence, relative clauses are the .ag holder of every understudied language aiming at seeing its status recognized. Regarding LSF, we describe two manual markers that we analyze as d-like relative pronouns, as well as a non-manually marked alternative strategy, and we show that LSF has both internally and externally headed relative clauses. We show that, depending on the relative pronoun used, the relatives instantiate different semantic properties. We integrate our findings in a generative formal framework. We also investigate the processing of subject and object relative clauses in this language, through the adaptation of a well-known eye-tracking paradigm. Through this experimental study, we find the existence of a Subject advantage in LSF. In the second part of the dissertation, we investigate several complex sentences : temporal constructions, question-answer pairs and sentential complements. While we know from spoken languages researches that temporal constructions surface through a variety of syntactic strategies such as subordination, juxtaposition or coordination, finding their equivalent in sign languages is often a challenge due to the absence of overt complementizers and other function words such as coordinators. .is dissertation exploring temporal constructions in LSF and frames them within a broad typological perspective. We show that LSF temporal clauses are very different from those of LIS. In particular, LSF constructions use two coordinated clauses, and the temporal marker is part of the second conjunct. Regarding Question Answer Pairs (QAP), a growing literature has emerged on sign languages describing this particular construction, which looks like a question followed by its fragment answer, but which crucially is not interpreted as such. In Kimmelman and Vink (2017), the authors propose the existence of a grammaticalization process, starting with information-seeking questions and ending with a question-answer constituent, creating a bridge between two of the main analyses that have been proposed in the literature to account for these constructions across sign languages. We demonstrate, based on an extensive depiction of LSF QAP properties, that the grammaticalization scale proposed in Kimmelman and Vink (2017) has to be further developed to integrate freerelatives as its ending point. Finally, we provide a rather extensive investigation of sentential complements in LSF, showing that, in their vast majority, they are subordinated to the main predicate. We also show that LSF displays various types of complements, either finite, non-finite, or introduced by a complementizer.

Keywords :

French Sign Language ; Grammar ; Subordination ; Coordination ; Relative clauses ; Temporal clauses ; Question-Answer-Pairs ; free-relatives ; Sentential complements ; complementizer

 

Résumé

Dans cette thèse, nous visons à étudier la complexité syntaxique de la LSF. Nous commençons par le cas bien étudie (dans d’autres langues des signes) des stratégies de relativisation, qui instancient à la fois la subordination et l’enchâssement récursif. On a maintes fois fait valoir que ces propriétés sont au cœur des langues humaines ; par conséquent, les clauses relatives sont le porte-drapeau de chaque langue sous-´étudiée visant à faire reconnaitre son statut. En ce qui concerne la LSF, nous décrivons deux marqueurs manuels que nous analysons comme des pronoms relatifs de type D, ainsi qu’une stratégie alternative non marquée manuellement, et nous montrons que la LSF a des clauses relatives à la fois `a tête interne et externe. Nous montrons que, selon le pronom relatif utilisé, les propositions relatives instancient différentes propriétés sémantiques. Nous intégrons nos résultats dans le cadre formel de la grammaire générative. Nous étudions également le traitement des propositions relatives sujet et objet dans cette langue, à travers l’adaptation d’un paradigme bien connu d’oculométrie. A travers cette étude expérimentale, nous trouvons l’existence d’un avantage Sujet en LSF. Dans la deuxième partie de la thèse, nous étudions plusieurs phrases complexes : constructions temporelles, fausses questions et compléments sentenciels. Bien que nous sachions, d’après les recherches sur les langues parlées, que les constructions temporelles émergent à travers une variété de stratégies syntaxiques telles que la subordination, la juxtaposition ou la coordination, trouver leur équivalent dans les langues des signes est souvent un d´e€ en raison de l’absence de complémenteurs et autres mots fonctionnels tels que les conjonctions de coordination. Cette thèse explore les constructions temporelles en LSF et les inscrit dans une large perspective typologique. Nous montrons que les clauses temporelles en LSF sont très différentes de celles trouvées en Langue des Signes Italienne (LIS). En particulier, les constructions LSF utilisent deux clauses coordonnées, et le marqueur temporel fait partie de la seconde conjonction. En ce qui concerne les fausses questions (QAP), une littérature de plus en plus abondante sur les langues des signes décrit cette construction particulière, qui ressemble à une question suivie d’une réponse fragmentaire, mais qui n’est pas interprétée comme telle. Dans Kimmelman and Vink 2017, les auteurs proposent l’existence d’un processus de grammaticalisation, commençant par des questions de recherche d’information et se terminant par une composante question-réponse, créant un pont entre deux des principales analyses qui ont été proposées dans la littérature pour prendre en compte ces constructions dans les langues des signes. Nous démontrons, sur la base d’une description détaillée des propriétés des QAP en LSF, que l’échelle de grammaticalisation proposée dans Kimmelman and Vink 2017 doit être développée davantage pour intégrer les relatives sans tête comme point final. Enfin, nous présentons une étude assez approfondie des compléments sentenciels en LSF, qui montre que, dans leur grande majorité, ils sont subordonnés au verbe principal qu’ils suivent. Nous montrons également que la LSF présente différents types de compléments, qu’ils soient finis ou non finis, ou introduits par un complémenteur.

 

Mots-clés

Langue des Signes Française ; grammaire ; subordination ; coordination ; propositions relatives ; clauses temporelles ; question/réponse ; relative sans tête ; compléments sententiels ; complémenteurs

 


CNRS EHESS ENS ENS