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Soutenance de thèse - Gautier Anselin - "Accorder son attention. L’unisson cognitif comme modèle des phénomènes attentionnels"

 

Date : Mardi 14 décembre à 14h

Lieu : Par visioconférence. Afin d’affecter le moins possible la qualité de la visioconférence nous sommes contraints de limiter l’accès au public. Les personnes souhaitant assister à la soutenance devront se rapprocher de Gautier Anselin

Jury

  •  M. Jérôme Dokic (Directeur de thèse), EHESS
  •  Mme Ingar Brinck, Université de Lund
  •  M. Pascal Engel, EHESS
  •  Mme Elise Marrou, Sorbonne Université
  •  M. Jean-Baptiste Rauzy, Sorbonne Université

 

Résumé

Ce travail porte sur l’attention en philosophie de l’esprit et en neurosciences cognitives. Le « problème de l’attention » tient à l’écart entre le lexique de l’attention dans le langage courant, ainsi que sa place dans l’auto-compréhension spontanée de l’esprit, d’un côté, et, de l’autre, l’éclatement des modèles neuropsychologiques des phénomènes attentionnels, foncièrement pluriels. L’alternative semble celle de l’éliminativisme, qui rejette l’idée intuitive d’attention, et du réalisme, qui maintient un concept substantiel d’attention en lui faisant correspondre un des mécanismes découverts par la recherche cognitive.

Interrogeant l’unité de l’attention, je dresse un tableau de ses conceptions en philosophie de l’esprit et des modèles en sciences cognitives, et je rapporte la perplexité de la recherche sur l’attention à la difficulté à en articuler les approches fonctionnaliste et phénoménologique. J’expose et défends la théorie « adverbiale » de Christopher Mole, qui définit l’attention comme un unisson cognitif : l’attention consiste à faire « attentivement » ce qu’on fait, à savoir, pour l’agent, réaliser sa tâche en unisson cognitif, c’est-à-dire de manière que les processus cognitifs nécessaires à sa tâche, en fonction de la compréhension qu’il en a, ne soient pas utilisés pour autre chose qu’elle. Cette conception s’oppose à celles qui assimilent l’attention à un processus cognitif ou la font résulter de la limitation de nos capacités de traitement neurocognitif.

Après l’avoir exposée, je réponds aux objections que suscite l’identification de l’attention à l’unisson cognitif. Je critique le modèle alternatif de Wayne Wu, pour qui l’attention est une sélection en vue de l’action. Je propose un argumentaire en faveur du modèle adverbial de Mole, à partir de la pratique thérapeutique de la remédiation cognitive de l’attention. Soutenant que la théorie adverbiale de l’attention s’articule aisément avec le réalisme direct en philosophie de la perception, je déconstruis les objections au réalisme direct étayées sur les phénomènes attentionnels. Je dresse enfin un tableau des usages philosophiques de la notion d’attention, en esthétique et dans le champ pratique, afin de montrer que la notion d’unisson cognitif permet d’y faire droit.


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