Découvrez le programme des 15 séances de séminaires :

  • Lundi 27 Mars (15:00-16:00, heure de Paris)

Philippe Descola (EHESS), « Les images comme indices ontologiques »

Discutant : Romain Huret (EHESS)

Séance en anglais

Les images servent, entre autres, à stimuler et à organiser la mémoire, à transmettre des informations et à exprimer des émotions. Au-delà de ces fonctions universelles, elles ont aussi le pouvoir de rendre présent et de transmettre ce que l'on peut appeler des ontologies, c'est-à-dire des ensembles de qualités détectées dans les êtres et les choses qui fournissent les briques élémentaires à partir desquelles s'activent des processus différenciés de « mondiation ». Les quatre principales formes de mondiation s'expriment dans une grande variété d'images, répondant à des codes visuels hétérogènes et animées par différentes formes de puissance d’agir qui seront toutes examinées au cours de ce séminaire.

  • [ANNULÉ] mardi 28 Mars (15:00-16:00, heure de Paris)

Ève Chiapello (EHESS), « La financiarisation des politiques publiques »

Discutante : Liliana Doganova (Mines ParisTech)

Séance en anglais

Depuis 2016, mon programme de recherche vise à étudier la manière dont les enjeux sociaux ou environnementaux sont problématisés et cadrés avec des outils issus du monde financier.
En particulier, je me suis intéressée à la transformation des circuits de financement des politiques publiques liées à ces enjeux. Ce mouvement est notamment dû à la volonté de mobiliser les acteurs financiers privés afin de combler ce qu'ils appellent un "financial gap". Cela a des conséquences sur l'organisation de l'action publique ou sur l'offre de services publics. Par exemple, des politiques sociales ou environnementales ciblent désormais les acteurs financiers car il faut les attirer et les convaincre. C'est ce que j'appelle la " financiarisation des politiques publiques ": elle combine une transformation des configurations d'acteurs impliqués dans la conception et l'exécution des politiques publiques et des changements dans les instruments de gouvernement. Je proposerai une introduction à ces questions.

  • Mercredi 29 Mars (15:00-16:00, heure de Paris)

Isabelle Ville (EHESS), « Figures plurielles du handicap »

Discutante : Brigitte Derlon (EHESS)

Séance en français

Le handicap a pénétré les sciences sociales à travers la sociologie de la déviance, puis les disability studies, qui se sont adossées aux mouvements pour les droits humains. Une redéfinition de l’objet et de ses contours permet de produire une version des savoirs sur le handicap, capable d’articuler les visions contrastées qui précèdent et d’autres encore, comme celle issue des théories du care. Une première approche consiste à décrire différentes figures du handicap que réalisent certains assemblages de savoirs, de pouvoirs, de contingences et de subjectivités, portés par différents acteurs, à un moment et dans un espace donné. Quelle est la nature du problème qui émerge de ces assemblages ? Quelles sont les réponses apportées et pour quels motifs ? Quels déplacements et transformations en résultent-ils ? Parmi ces figures, celles du « bon pauvre », de l’« éducable », de la victime, du « héros ordinaire »… Parmi les réponses, l’assistance charitable, l’éducation spéciale, les droits sociaux, la réadaptation, l’inclusion…

  • [ANNULÉ] Vendredi 31 Mars (15:00-16:00, heure de Paris)

Giorgio Blundo (EHESS) « Global comme une moto chinoise : ethnographier une chaine de marchandises entre la Chine et l'Afrique »

Discutant : Eloi Fiquet (EHESS)

Séance en anglais

Les recherches en sciences sociales sur les interconnexions au sein du Sud global se sont davantage concentrées sur les mobilités humaines que sur les circulations matérielles. Cela vaut également pour la littérature sur les relations entre la Chine et le continent africain, où les ethnographies sur les personnes en mouvement (entrepreneurs, commerçants, intermédiaires, étudiants, migrants) abondent, mais où les secteurs et réseaux économiques investis par ces acteurs n'ont pas été suffisamment abordés. Il en résulte une représentation incomplète de leurs trajectoires et une méconnaissance de la dimension matérielle des échanges auxquels ils prennent part.

Cet exposé propose une entrée résolument centrée sur les biographies des « objets » et des marchandises circulant au sein des chaînes d'approvisionnement reliant la Chine à l'Afrique. Les résultats d'une étude sur la chaîne d'approvisionnement des motos chinoises, un produit qui incarne la croissance des relations commerciales entre l'Empire du Milieu et l'Afrique, seront mobilisés. Par le biais d'une ethnographie voyageant entre les usines mondialisées des districts industriels de Guangdong et Chongqing et le port de Lomé au Togo, quelques facettes inédites des relations sino-africaines seront présentées. Les échanges commerciaux et industriels au sein du Sud global donnent lieu à de nouvelles configurations de co-présence et de co-production, qui contribuent à la transformation des modes de consommation, des styles culturels, des modèles entrepreneuriaux et du développement économique.

  • mercredi 5 avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Chowra Makaremi (CNRS), « Une ethnographie hors site de l'Iran post-révolutionnaire »

Discutant : Hamit Bozarslan (EHESS)

Séance en anglais

La notion « d’objet théorique » caractérise l’approche de l’EHESS à l’art et aux images. Il s’agit d’une perspective qui lie indissolublement histoire et théorie, construisant en objet de pensée une image ou une série d’images par la mise en travail de leur propre pensée. Cette approche sera exemplifiée par une analyse Qu'est-ce qui devrait orienter les agendas de recherche : la disponibilité des données ou les zones grises du savoir qui nécessitent une clarification ?
Comme les frontières de la recherche empirique sont déterminées par l'accès au terrain, même la recherche la plus impartiale reste orientée vers les pratiques du pouvoir, et particulièrement la topographie de son impunité. Mais comment penser la connaissance empirique au-delà de l'enquête de terrain ? A partir du cas de l'Iran, cette conférence est une invitation à ouvrir de nouvelles voies dans l'étude des sociétés " verrouillées ", en adaptant nos méthodes et notre épistémologie à la circulation globale des normes, des données et des personnes. À travers l'anthropologie de l'État et de la violence, l'ethnographie d'archive et l'utilisation des nouvelles technologies, cela permet d'expérimenter des méthodes transdisciplinaires dans la production d'études empiriques "hors site", afin de combler une lacune importante dans l'histoire de la révolution iranienne (1979-1989), et comment son héritage réapparaît dans la situation révolutionnaire d'aujourd'hui.

  • [ANNULÉ] jeudi 6 Avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Cléo M. Carastro (EHESS), « Polythéismes et cosmologies : approches comparées des rapports à l’invisible »

Discutant : Leopoldo Iribarren (EHESS)

Séance en anglais

Y aurait-il des spécificités dans la manière dont les pratiques religieuses informent la vie sociale en régime polythéiste ? Et si oui, lesquelles ? Ce séminaire reposera sur une enquête comparatiste à propos de cosmologies antagonistes au sein de sociétés anciennes et contemporaines, en convoquant le problème de la figuration des êtres et des puissances invisibles. Parmi les phénomènes touchant à la présentification de l’invisible, une attention particulière sera accordée à la manière dont humains et non-humains entrelacent leurs agentivités, ce qui permettra de poser à nouveaux frais la question du rapport entre l’agir et l’autonomie. Pour ce faire, on se tournera notamment vers l’expérience théâtrale athénienne et certaines de ses lectures contemporaines pour penser le rapport entre corps, ritualités et collectifs.

  • vendredi 7 Avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Juliette Cadiot (EHESS), « La société des voleurs. La définition du crime économique sous Staline »

Discutant : Marc Elie (CNRS)

Séance en anglais

Dans l’histoire des répressions staliniennes, les punitions des pratiques économiques sont peu étudiées, en outre, la corruption des élites était considérée comme anecdotique dans un contexte de terreur, à l’inverse du socialisme vieillissant de Brezhnev. Pourtant, Staline décida en août 1932, de punir les voleurs de la propriété publique, donc notamment les voleurs affamés chapardant des grains dans les champs, ou les dirigeants détourner de fonds, soit de la peine de mort, soit de la détention à 10 ans de camps. Après la guerre, Staline réitéra son premier essai, dans le contexte une fois encore de famine, les voleurs furent punis de peines allant de 7 à 25 ans de camps. Et à la mort de Staline la moitié des détenus des camps du Goulag avaient été condamnés pour « vol », 1, 2 millions de personnes étaient emprisonnées pour ce crime en mars 1953. Le vol de la propriété socialiste était plus puni que celui de la propriété personnelle, ou même que le meurtre. Dans cette séance, nous reviendrons sur cette législation, son application et sur la manière dont les archives judiciaires nous permettent de décrire pratiques de corruption, réseaux véreux et pratiques d’intimidation, présents au cœur de la société stalinienne, la société des voleurs. 

  • mardi 11 Avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Etienne Anheim (EHESS) : « Les Annales : la revue, l'École »

Discutant : Leopoldo Iribarren (EHESS)

Séance en français

Le succès mondial de ce qu'on appelle "L'Ecole des Annales" a fini par faire disparaître la revue derrière une constellation intellectuelle bien plus vaste, appuyée sur une institution, l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Pourtant, la revue, fondée en 1929, précède de plusieurs décennies l'utilisation du terme d'Ecole des Annales et la fondation de l'EHESS, en 1975. Presque un siècle après le moment fondateur incarné par Marc Bloch et Lucien Febvre, on voudrait proposer une relecture qui conjoigne histoire intellectuelle et histoire sociale, pour tenter de distinguer clairement la revue de l'Ecole, et de comprendre les relations entre ces deux réalités historiographiques.

  • mercredi 12 Avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Otto Pfersmann (EHESS) et Olivier Cayla (EHESS) « Les grandes controverses du droit constitutionnel »

Discutant : Rainer Maria Kiesow (EHESS)

Séance en français

Avec l’émergence du constitutionnalisme moderne à la fin du XVIIIe siècle en Occident, la question de savoir si les actes des gouvernants sont ou non « constitutionnels » est apparue comme étant cruciale, car elle se comprenait comme étant une qualification juridique conditionnant l’obéissance des gouvernés ou leur désobéissance légitime. Cette question fondamentalement politique et juridique a ainsi alimenté des controverses doctrinales fameuses, de forme apparemment juridique, mais qui, du point de vue de certains théoriciens, restaient difficiles à trancher tant qu’elles demeuraient de simples « opinions » de professeurs de droit.

Avec la consécration, à l’époque contemporaine, de droits et principes fondamentaux formulés par des textes – constitutionnels ou de traités internationaux – spécifiques, que des juridictions nouvelles et spécialisées ont pour mission d’interpréter afin d’imposer aux gouvernants (notamment au législateur) l’obligation d’y conformer leurs actes, on avait pu espérer qu’il s’établisse une doctrine consolidée permettant une connaissance de plus en plus précise et structurée des données en cause. Or il se produit exactement le contraire : les controverses ne font que redoubler et gagner en complexité entre ceux qui cherchent à analyser, comprendre, restituer et systématiser les données du droit positif. Il devient aussi difficile de s’orienter dans les méandres des ordres juridiques que de se forger une opinion fondée et convaincante.

Animé par les deux juristes constitutionnalistes que compte l’EHESS et qui adoptent justement, sur ces questions, des vues controversées, ce séminaire développera l’ensemble de ces dimensions du débat contemporain et portera autant sur les questions relatives à la nature du système juridique que sur celle de la signification concrète des textes fondateurs et leur actualisation jurisprudentielle. Afin de mieux saisir ces enjeux, la discussion s’articulera autour de cas concrets décidés par des juridictions françaises, supranationales et étrangères, en particulier américaines, allemandes, italiennes et autrichiennes.

 

  •  Jeudi 13 Avril (15:00-16:00, Heure de paris)

Hamit Bozarslan (EHESS) , « Anti-démocratie au XXIe siècle : Iran, Russie, Turquie »

Discutante : Anne-Lorraine Bujon (revue Esprit)

Séance en anglais

L’anti-démocratie est-elle le nouveau visage de l’avenir ? Les régimes iranien, russe et turc aimeraient sans doute le faire accroire.
Derrière une façade démocratique, tous trois donnent à voir une même fuite en avant. Culte d’un chef infaillible investi d’une « mission historique » ; « pureté » de la nation trop longtemps humiliée et volonté de revanche face à un Occident corrupteur ; mobilisations de la religion ; organisation d’un État parallèle fondé sur les liens personnels, la corruption et l’accaparement des ressources ; développement d’un appareil sécuritaire pour répondre à une paranoïa savamment entretenue vis-à-vis des « ennemis extérieurs et intérieurs » ; institutionnalisation d’une réalité alternative sur laquelle les faits n’ont plus de prise…
Plongée stupéfiante au cœur des logiques de radicalisation des régimes autoritaires, cette comparaison aiguisée entre l’Iran, la Russie et la Turquie de ce début de XXIe siècle est un puissant avertissement pour nos démocraties qui doutent d’elles-mêmes.

  • lundi 17 Avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Marie-Vic Ozouf (EHESS) et Nicolas Verdier (EHESS, CNRS), « La géorgraphie française au prisme de l'interdisciplinarité. D'hier à aujourd'hui. »

Discutant :  Filippo Ronconi (EHESS)

Séance en français

En France, la géographie a longtemps été la science auxiliaire de l’histoire avant de prendre son autonomie et d’affirmer sa propre épistémologie et des méthodes spécifiques. Toutefois, elle n’a cessé d’entretenir des liens avec les autres sciences. Ces liens sont faits d’emprunts réciproques et de fertilisations croisées. Si dans cette conférence, nous laisserons de côté les liens avec les sciences naturelles, pourtant fondateurs de l’école de géographie française à la fin du XIXe siècle, nous interrogerons ceux qui ont rapproché la géographie des autres sciences sociales, bien avant et après le spatial turn, autour d’objets, de concepts, de problématiques et de méthodes.

  • mardi 18 Avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Simona Cerutti (EHESS) et Emilia Schijman (EHESS), « Écrire à l’autorité dans le passé et dans le présent »

Discutant : Jean-Frédéric Schaub (EHESS)

Séance en français

La diffusion extraordinaire des requêtes adressées aux autorités dans des temps et des espaces très différents est frappante. Aujourd’hui comme à l’époque moderne, la plus haute autorité politique de la plupart des pays du monde reçoit chaque année des milliers de lettres de ses administrés, demandant la prise en compte d’une situation particulière.

Comment travailler sur un objet au croisement des chronologies aussi différentes ? quelle est la « boîte à outils » nécessaire pour dégager à la fois la spécificité de chaque source et l’inscrire en même temps à l’intérieur d’un modèle de communication traditionnel entre gouvernants et gouvernés ? Des formations disciplinaires différentes se révèlent essentielles pour soumettre les sources à des questionnements dépaysants, et reconstituer ainsi de la manière la plus fidèle possible l’expérience des acteurs sociaux.

Cette rencontre vise à rendre compte d’une expérience de séminaire à l’Ecole des Hautes Etudes coordonné par une historienne de l’époque moderne et une sociologue et à réfléchir ensemble aux apports et aux limites d’une approche interdisciplinaire.

  • [ANNULÉ] mercredi 19 Avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Stéphane Audoin-Rouzeau (EHESS) et Hélène Dumas (EHESS-CNRS), « Face au génocide des Tutsi rwandais (avril-juillet 1994) »

Discutant : Richard Rechtman (EHESS)

Séance en français

Entre avril et juillet 1994, un million de Tutsi ont été assassinés au Rwanda au cours du dernier génocide du XXe siècle, caractérisé par sa vitesse d'exécution et la cruauté des pratiques de mise à mort. A la fin de ce massacre d'une durée de trois mois, on ne compte que 300.000 survivants.
Deux chercheuses et chercheurs du Cespra interviendront sur le sujet, autour de la question de leur confrontation, depuis de longues années, à cet objet de recherche : quelles méthodes déployer ? quelle éthique de la recherche mettre en œuvre ? quels contacts avec les rescapé.e.s ? avec les tueurs ? quelle action mener en France autour de la reconnaissance des responsabilités nationales? enfin, quel effet de retour sur les chercheur.e.s eux-mêmes de leur face à face avec un tel objet ? Stéphane Audoin-Rouzeau évoquera sa première rencontre, en 2008, à Kigali, avec ce génocide ; Hélène Dumas traitera de son parcours de chercheuse et à son engagement, au Rwanda et en France ; enfin Richard Rechtman, psychiatre et anthropologue, spécialiste du génocide au Cambodge, discutera leurs points de vue.

  • jeudi 20 Avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Eric Monnet (EHESS) et Benjamin Lemoine (CNRS), « Les institutions de la monnaie et de la dette »

Discutante : Eve Chiapello (EHESS)

Séance en anglais

D'un point de vue macroéconomique et comptable, la monnaie et la dette sont les deux faces d'une même pièce. Mais une telle affirmation néglige les institutions et les pratiques qui font de la monnaie et de la dette des objets séparés ou fongibles. Dans la plupart des cas, les relations empiriques envers la monnaie ou la dette sont différentes.  L'argent n'est pas toujours perçu comme une dette. Et de nombreuses conditions doivent être réunies pour transformer une dette en un actif jugé aussi liquide et sûr que la monnaie. Ce cours ouvre et approfondit une approche interdisciplinaire - combinant l'histoire, la sociologie, l'économie et l'économie politique - pour étudier comment la monnaie (publique ou privée) et la dette (publique ou privée) sont traitées comme des contreparties ou, au contraire, comme des objets séparés. Le projet intellectuel étudie les rencontres, les interactions et les frictions entre les actifs étatiques et les dettes privées, d'une part, et les actifs privés et les dettes étatiques, d'autre part. A travers cette perspective, nous étudions des objets économiques et politiques importants tels que la dette publique, le (sur)endettement privé, les régimes de taux de change, les interventions des banques centrales ou la régulation bancaire. Dans chaque cas, nous mettons en évidence le lien entre les intérêts financiers et monétaires publics et privés et soulignons les différentes configurations historiques au fil du temps.  Un thème récurrent du cours est de remettre en question le processus social et institutionnel qui rend l'argent et la dette sûrs.

  • vendredi 21 Avril (15:00-16:00, heure de Paris)

Jérôme Dokic (EHESS), « Le sublime comme objet interdisciplinaire »

Discutante : Nicole Hall (Institut Paul Bocuse)

Séance en anglais

Un objet interdisciplinaire est un objet ou un ensemble de phénomènes dont la description ou l'explication adéquate nécessite la coopération de plusieurs disciplines et méthodes. Le sublime est l'un de ces objets. L'expérience du sublime, qui est déclenchée par des scènes perceptivement, émotionnellement et intellectuellement écrasantes, a été largement décrite par l'esthétique philosophique traditionnelle et contemporaine, mais je soutiendrai, sur la base de quelques études de cas concrets, que de nouveaux progrès dans notre compréhension de cette expérience et de sa place dans l'économie de l'esprit ne sont possibles que grâce aux contributions des sciences cognitives et sociales.