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Soutenances de thèse : Sophie Berlioz (EHESS)

Soutenances de thèse de

Sophie Berlioz, «Vers un réalisme social des êtres collectifs : du mode d’existence des objets sociaux, des institutions et des entreprises»

 

Résumé

Ce travail d’ontologie sociale porte sur la nature et la dynamique des collectifs sociaux tels que les objets sociaux ordinaires, les institutions, les entreprises. Il vise à comprendre si des êtres sociaux distincts des individus qui les composent peuvent exister et si oui, comment cette existence se manifeste. Plus précisément, il entend mettre au jour les liens qui existent dans la réalité sociale entre individus et collectifs à partir de l’examen du mode d’existence des objets sociaux et du mode d’être ensemble des collectifs. L’approche adoptée est réaliste : elle soutient que les objets sociaux et les institutions, même s’ils sont dépendants des êtres humains, impulsent des processus dynamiques, des interactions, voire des états qui sont réels et autonomes par rapport à nos manières de les penser. Pour comprendre cela, nous posons la distinction théorique entre deux types d’êtres sociaux collectifs. Les êtres collectifs de type 1 (EC1) correspondent aux objets sociaux collectivement reconnus : une entreprise, un billet de banque, une œuvre d’art. Les êtres collectifs de type 2 (EC2) correspondent aux groupes sociaux qui agissent, se coordonnent en vue d’un objectif commun, agissent et forment, sous certaines conditions, des agents collectifs. C’est le cas, par exemple, des entreprises ou de tout groupe organisé en vue d’une fin qui survit à la variation de ses membres. Après avoir successivement étudié la nature - mixité, rétroactivité, processus- et les modes d’existence - survenances-, de ces deux types d’êtres collectifs, nous montrons qu’ils sont étroitement liés dans les institutions. Les institutions sont à la fois un objet social collectivement reconnu et un lieu d’action collective. Nous montrons à partir d’analyses et d’exemples que la compréhension des activités qui y ont cours suppose la prise en compte de ces deux aspects. Dans la dernière partie de ce travail, les outils ontologiques dégagés dans les analyses précédentes sont appliqués à l’entreprise. Ainsi, nous proposons une ontologie de l’entreprise analysée comme organisation hiérarchique, lieu d’actions, de pouvoir, et de réseaux formels et informels. Les questions d’intégration des agents dans le tout qu’est l’entreprise, de la possibilité de la formation d’un agent collectif et enfin de la permanence de l’entreprise dans le temps, font l’objet d’un examen détaillé permettant de dégager les propriétés fondamentales de cet être social.

Jury

    Frédéric Nef (directeur de thèse), EHESS
    Virgile Chassagnon, Université de Grenoble
    Bernard Conein, Université Nice Sophia Antipolis
    Pascal Engel, EHESS
    Maurizio Ferraris, Université de Turin
    Pierre Livet, Aix-Marseille Université

Date

Samedi 26 septembre 2015 à 14h

Lieu

Institut Jean Nicod - Ecole Normale Supérieure (Pavillon Jardin) - 29, rue d'Ulm 75005 Paris


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