Institut Jean Nicod

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Présentation

 


Journée Métaphysique

28 Février 2014


Institut Jean Nicod, Pavillon Jardin, 29, rue d'Ulm 75005 Paris. Salle de réunion, RDC

 

Programme


10h-11h30 : Uriah Kriegel (Institut Jean-Nicod, CNRS),
"An Old-New Nominalism"

Abstract:
The ontological theory of the later Franz Brentano is often referred to as ‘reism.’ But what exactly is reism, and how is it related to modern-day nominalism? In this paper, I offer an interpretation of Brentano’s reism as a specific variety of nominalism. This variety, although motivated by distinctly modern concerns about truthmakers, adopts a strategy for providing such truthmakers that is completely foreign to modern nominalism. The strategy rests on proliferation of coincident concrete particulars. For example, ‘Socrates is wise’ and ‘Socrates is Greek’ are made true, respectively, by wise-Socrates and Greek-Socrates, where wise-Socrates and Greek-Socrates are two coinciding but numerically distinct concrete particulars (which also coincide with Socrates). I argue that although unusual, Brentano’s reism, so interpreted, is upon examination more plausible than extant nominalist theories.

11h30-13h00 : Ghislain Guigon (Université de Genève),
"La difficulté de la coextension" (la communication se fera en anglais).

Résumé: Supposez que a, un individu particulier, soit F et supposez que a soit aussi G. Un cas de coextension se produit quand ces deux conditions sont réunies :
Distinction : <a est F> et <a est G> sont des attributions distinctes de propriétés à a.
Coextension : toutes et uniquement les choses qui sont F sont toutes et seulement les choses qui sont G.

Nous pourrions reformuler Coextension en disant que l’extension du prédicat ‘est F’ est identique à l’extension du prédicat ‘est G’. Il y a divers types de cas supposés de coextension : des cas de coextension contingente (toutes les choses qui ont un cœur ont au moins un rein et vice versa mais il pourrait en être autrement), des cas de coextension nécessaire (toutes les choses triangulaires sont trilatérales et vice versa et il ne pourrait pas en être autrement), et des cas de coextension temporaire (supposez que jusqu’à présent toutes les choses rouges furent chaudes et vice versa mais qu’à un instant futur certaines choses rouges deviennent froides). Les métaphysiques des propriétés doivent rendre compte de tels cas supposés de coextension.

Les cas de coextension constituent une difficulté pour une certaine famille de théories nominalistes des propriétés que je nomme Nominalismes analytiques extensionnels. Les nominalistes analytiques extensionnels sont nominalistes parce qu’ils nient l’existence des universaux ou des tropes. Ils sont analytiques parce qu’ils ont pour but de fournir une analyse des attributions de propriétés. Enfin, ils sont extensionnalistes parce que, selon eux, l’identité d’attribution de propriétés est une affaire extensionnelle : <a est F>=<b est G>  si et seulement si a = b et l’extension de ‘est F’ = l’extension de ‘est G’. Parmi les nominalismes analytiques extensionnels, on trouve entre autres les nominalismes de la ressemblance de Carnap, Goodman et Rodriguez-Pereyra, et le nominalisme des classes naturelles de David Lewis. Les nominalistes analytiques extensionnels actuels et leurs adversaires semblent s’accorder sur le fait que la difficulté ne peut être résolue qu’à un prix ontologique élevé : un engagement ontologique en faveur du réalisme modal sans identité transmonde et en faveur d’un éternalisme quadridimensionaliste. Je pense au contraire que la difficulté peut être résolue d’une manière plus cohérente sans s’engager envers de telles ontologies. Dans ma présentation, j’expliquerai la difficulté de la coextension puis décrirai et développerai cette dernière solution.  

13h00-14h30 : Lunch

14h30-16h : Muriel Cahen (Institut Jean-Nicod),
"Refonder les tropes"

On peut poser trois exigences à une théorie nominaliste des propriétés. D’abord, qu’elle rende compte des relations de ressemblance. Ensuite, qu’elle prenne place dans une ontologie intégralement particulariste. Enfin, qu’elle soit économe, voire  monocatégorielle, au sens où elle ne suppose qu’un seul  type d’entités de base.
Je montrerai d’abord que les théories qui considèrent les tropes comme les éléments primitifs ne parviennent pas à satisfaire simultanément ces trois exigences.
Puis je proposerai de fonder sur des distinctions qualitatives primitives  une ontologie particulariste et monocatégorielle des propriétés, qui soit susceptible de rendre compte de leurs relations de ressemblance.

16h00-17h30 : Frederic Nef (Institut Jean-Nicod, EHESS),
"Connexion, relation et dépendance"

La métaphysique humienne (à ne pas confondre avec l'anti-métaphysique de Hume) se caractérise par le refus des connexions nécessaires pour la causalité. L'atomisme logique de Russell, Wittgenstein, Armstrong étend ce refus aux relations nécessaires entre états de choses, ou entre faits. David Lewis dans sa thèse de la survenance humienne systématise une ontologie pointilliste.

Je montrerai les limites d'une telle ontologie, en critiquant à la suite de J. Butterfield le pointillisme épistémologique, et en montrant l'inéluctabilité d'une discussion des conséquences, éventuellement monistes (cf. Schaffer, Guigon), d'une ontologie connectée. Tout ceci s'appuiera sur une théorie de la connexion, distinguée des  relations internes et de certaines relations formelles comme la relation de dépendance. L'essentiel de l'exposé roulera d'ailleurs sur l'indépendance et la dépendance.
 

Organisateur : Uriah Kriegel

 

 

 

 


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