Naturaliser les sciences sociales ? Séminaire d’élèves
Comment biologie évolutionnaire et sciences cognitives renouvellent l’étude du social et de la culture
Séminaire d’élèves, ENS, 29 rue d’Ulm, salle Théodule Ribot, mercredis 18h-20h
Léo Fitouchi & Benoît de Courson
Depuis une trentaine d’années, de nouvelles disciplines — au premier rang desquelles la psychologie évolutionniste, l’écologie comportementale, et l’évolution culturelle — jettent un regard nouveau sur le monde social et les cultures humaines. Par-delà l’hétérogénéité du champ et ses débats internes, ces sciences naturelles de la société partagent une perspective commune : les sciences humaines ont pour objet une espèce biologique, Homo Sapiens, qui, comme les autres être vivants, a évolué par sélection naturelle. Or cette espèce est naturellement sociale et culturelle, son cerveau ayant été, au cours de son évolution, façonné par et pour la vie en société. Dès lors, expliquer les régularités comme les variations interculturelles requiert une compréhension de la cognition sociale humaine, génératrice de ces comportements et représentations, ainsi que des pressions de sélection évolutionnaires qui en sont à l’origine. Les sciences sociales gagneraient ainsi à rompre avec le postulat d’une autonomie causale et ontologique du social, ainsi qu’avec leur isolationnisme théorique et méthodologique vis-à-vis de la psychologie et de la biologie.
Ce séminaire s’adresse principalement aux étudiants, professeurs et chercheurs en sciences humaines (sociologie, anthropologie, économie, histoire, philosophie...), mais plus généralement à tout public intéressé par ces questions. On tentera d’y proposer :