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Du 16 au 18 décembre
Mercredi 16 décembre | ENS - salle Dussane, 45 rue d’Ulm / Jeudi 17 et Vendredi 18 décembre | ENS - salle Jean Jaurès, 29 rue d’Ulm
En raison du plan vigipirate, l'inscription est obligatoire:
http://www.fmsh.fr/fr/c/8127
Les processus à l’œuvre chez les maîtres
L’éducation est une question dont l’importance n’échappe désormais plus à personne. Les sciences cognitives, en conjonction avec les sciences de l’éducation et les sciences sociales, offrent un angle d’attaque qui commence à porter ses fruits. Les processus fondamentaux à l’œuvre dans toute entreprise éducative, qu’ils soient individuels ou collectifs, dépendent des capacités mentales des participants : l’idée n’est pas nouvelle, ce qui l’est est que ces capacités sont désormais accessibles aux méthodes et concepts des sciences cognitives.
L'effet du maître
Celles-ci se sont intéressées jusqu’à présent surtout aux processus internes à l’apprenant, aux mécanismes mis en jeu au cours de l’apprentissage. Un autre aspect a été largement négligé jusqu’à tout récemment : il s’agit des processus à l’œuvre chez les maîtres. Cette question est d’autant plus cruciale que nous disposons aujourd'hui de preuves solides de l’«effet du maître». Par-delà les intuitions et les anecdotes biographiques, les études économétriques montrent que cet effet s’exerce sur le long terme dans la «vraie vie» : un bon maître à l’école améliore sensiblement les perspectives de l’adulte, mesurées selon les indicateurs sociologiques classiques.
Pour espérer comprendre ce qui fait et ce que fait un bon maître, et ce qu’il est possible de changer, en matière de formation, de sélection et de conditions d’exercice, pour améliorer la proportion des bons maîtres, il faut s’attaquer à la question de la «cognition du maître». C’est une piste de recherche qui vient de s’ouvrir, et dont le colloque se propose de présenter les premiers résultats et les promesses.
Une approche translationnelle
L’approche la mieux adaptée est la recherche translationnelle, qui met en relation les travaux théoriques et la pratique éducative dans toutes ses dimensions. Les ressources conjuguées de la psychologie expérimentale, des neurosciences, de la théorie évolutionnaire, de l’anthropologie, de l’éthologie, des théories formelles de l’apprentissage portent notamment sur l’«instinct» pédagogique, son rapport aux fonctions cognitives fondamentales, sa plasticité, sur l’expertise du maître, sur le rôle des compétences disciplinaires, sur la distribution des fonctions pédagogiques dans l’espace et le temps. On se garde ainsi de deux dangers : les œillères de laboratoire, qui font abstraction des conditions réelles, et les œillères de terrain, qui empêchent de voir au-delà de sa paroisse et font oublier les processus universels à l’œuvre en tout temps, dans tous les systèmes, dans toutes les traditions. Ce n’est pas nier les différences : c’est ainsi que le métier d’enseignant s’exerce aussi souvent dans un contexte marqué par la pénurie et le conflit ; une session sera de fait consacrée aux dimensions sociale, politique et culturelle. Il n’empêche que le meilleur cadre pour aborder ces questions est à la fois interdisciplinaire et transnational.
Colloque international organisé par le Groupe Compas (Département d’études cognitives) et soutenu par le Collège d’études mondiales, l’Université Paris Sorbonne et l’École normale supérieure.