LEVY-CHEKROUN Alexia

Les conflits de définition, au sein des mondes juifs, autour de la catégorie “antisémitisme”. Un espace discursif révélateur d’injustices herméneutiques situées ?

Établissement d’inscription au doctorat

EHESS

Directeur.trices

Gloria Origgi / co-direction : Elad Lapidot (Université de Lille-CECILLE)

Équipe

NORMES EPISTEMIQUES

CONTACT

Mon projet de recherche se situe à la croisée de l’épistémologie sociale, politique, et de la pensée juive. Ces deux dernières années l’ont démontré : la catégorie sémantique “antisémitisme” fait aujourd’hui l’objet d’investissements institutionnels – et militants – inédits. Son signifié ne cesse d’être affirmé, débattu, contesté ; et ce, au sein même des mondes juifs. Dans la lignée des épistémologies du positionnement – selon lesquelles les sujets connaissants “ne sont pas
interchangeables et désincarnés”, puisque “les particularités de leurs expériences corporelles et circonstancielles ont des conséquences épistémiques importantes » (Bessone, 2020) –, ce projet se propose de répondre à la question suivante. Est-il possible de déployer une seule définition de l’antisémitisme ? Une définition qui soit donc capable d’inclure, en son sein, les multiples expériences d’hostilité éprouvées, par ces sujets connaissants, à l’encontre leurs modes d’existence juifs ? Une attention particulière sera accordée aux différentes ressources herméneutiques mobilisées, par les sujets connaissants, dans la production de ces énoncés conflictuels. L’idée étant d’identifier les différentes “épistémologies de l’ignorance” (Mills, 1997) et processus de “méta-ignorance” (Medina, 2013) en jeu dans ces tentatives de “résistance herméneutique” (Medina, 2017).